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Photo du rédacteurQuentin Vernet

L’humidité des bâtiments

Dernière mise à jour : 24 févr. 2022

Introduction

Maitriser l’hygrométrie d’un lieu est l'une des pierres angulaires de la performance et de la qualité de l’air d’un bâtiment. Que ce soit en terme de confort, qualité de l'air intérieur, durabilité du bâtiment et sans oublier la santé des occupants, l'humidité des bâtiments est un élément très important à prendre en compte.


Evidement la météorologie et la situation du bâtiment vont grandement influencer la gestion naturel de cette hygrométrie qui sera étudié lors de la conception. Cependant le temps va faire son œuvre et les usages vont avoir un effet sur la gestion hygrométrique :

  • Préparation des repas ;

  • Les douches et salles d'eau ;

  • Le fonctionnement de l’électroménager ;

  • Le métabolisme humain qui respire et transpire.

Les problèmes liés à l’humidité dans le bâtiment sont une pathologie du bâtiment fréquente en France et notamment lors d’une rénovation mal maitrisée. On retrouve de nombreux cas de rénovation améliorant l'isolation du bâtiment et renforçant de ce fait l'étanchéité. Sans renfort de la ventilation l'humidité se trouve piégée dans le bâtiment et risque de condenser.

Difficilement perceptible dans les premiers temps, elle est un défaut qui peut entrainer des dégâts irréversibles au bâti.


Pouvant également causer une sérieuse sensation d’inconfort, elle est tout aussi dangereuse pour la viabilité du bâtiment qu’envers les problèmes de santé :

  • Les occupants des bâtiments humides ou contenant des moisissures, courent un risque jusqu’à 75 % supérieur d’être atteints de symptômes respiratoires et d’asthme.

  • 13 % de l’asthme chez les enfants dans les pays développés de la Région européenne pourraient être dus à l’humidité des logements.

  • Dans de nombreux pays de l’UE, 20 à 30 % des ménages ont des problèmes d’humidité.

Chiffres de l’OMS


Caractéristiques physiques de l’air humide

Pour faciliter la représentation des transformations de l'air et le calcul des différents éléments de l'installation de climatisation on utilise le "diagramme psychrométrique" de l'air humide.

Un tel diagramme nous donne pour tous les états que peut occuper l'air humide ses caractéristiques physiques :

  1. Température sèche θ en °C

  2. Humidité absolue W en g/kg

  3. Pression partielle θ en °C

  4. Température de rosée θ en °C

  5. Humidité relative θ en °C

  6. Enthalpie θ en °C

  7. Température bulbe humide θ en °C

  8. Masse volumique θ en °C


Le pourcentage de vapeur d'eau présent dans l'air est donc mesuré par le taux d'hygrométrie. Il existe plusieurs grandeurs pour décrire l'hygrométrie :

  • L’humidité absolue, qui correspond à la masse de vapeur d'eau par volume d'air,

  • L’humidité relative, qui correspond au pourcentage de vapeur d’eau que l’air peut contenir, 100% correspondant au maximum au-delà duquel il y aura condensation.

L’air chaud peut contenir plus de vapeur d’eau par m3 de volume d’air que l’air froid. Ce phénomène explique la condensation de la vapeur d’eau d’un air chaud qu’on refroidit, un des principes engendrant de l’humidité dans le bâtiment.


Les signes


Lorsque le taux d’hygrométrie dans un logement est trop élevé de façon régulière (>50%) ou que des parois froides cause de la condensation, les effets de l’humidité deviennent visibles et perceptibles. On peut citer :

  • Condensation sur l’intérieur des vitres ;

  • Des auréoles et tâches sur les murs et plafonds ;

  • La maçonnerie et notamment les joints se désagrègent ;

  • Gonflement et écaillage des peintures ;

  • Décollement du papier peint ;

  • Gonflement du bois des menuiseries ;

  • Apparition de champignons, de moisissures, de mousses et de lichen ;

  • Apparition de rouille sur les objets métalliques ;

  • Odeurs de moisissure.

De nombreux paramètres peuvent causer un dérèglement de la gestion de l'humidité :

  • Une ventilation déficiente qui n’élimine pas ou peu l’humidité ;

  • Des infiltrations depuis l’extérieur via la toiture ou les murs ;

  • Des remontées depuis le sol ou la cave par capillarité ;

  • Une fuite non détectée sur le circuit d’eau.


Diagnostic


Vous trouverez ici un début de raisonnement quant aux problématiques d'humidité que vous pouvez rencontrer. En revanche l'avis d'un bureau d'étude spécialisé est recommandé de part son expertise et les outils de mesure et de compréhension adaptés.


Deux cas majeurs aux problématiques d’humidité :


1. Vous avez des moisissures et/ou de la condensation sur vos murs et fenêtres et l'habitat n’est pas particulièrement humide (de 50 à 60% à 19°C) :


Vous avez probablement un problème de gestion de la vapeur d’eau de votre habitat. La perméabilité à l'air de votre habitat ne va pas nécessairement empêcher l'humidité d'apparaitre. La vapeur d’eau est produite par les équipements d'eau et le métabolisme humain, qui au travers d'un environnement chaud va rencontrer une parois froide et donc créer de la condensation. Il faut correctement isoler le bâtiment et surtout y installer un pare vapeur qui s’aura contenir la vapeur d’eau dans un espace chaud, là où elle ne pourra pas condenser. Il faut mettre en place des fenêtres plus performantes si celles-ci présentent de la condensation. Cette pathologie peut souvent révéler des ponts thermiques.


On trouve bien souvent de la moisissure ou de la condensation dans les coins des murs de refend à cause de ce phénomène. Cette pathologie est dangereuse pour le bâtiment (moisissure de l’isolation et du revêtement intérieur etc..) et pour l’usager s’il y’a présence de moisissure. L’air reste cependant à un niveau d’humidité sain.


2. Vous avez des moisissures et/ou de la condensation sur vos murs et fenêtres, et un niveau d’humidité anormalement élevé (plus de 70% à 19°C) :


Cette situation peut être lié à l’usage du bâtiment, ou à des infiltrations d’eau, voici un test que vous pouvez essayer pour trouver une voie de réflexion. Chauffez votre bâtiment, sans l’occuper.

  • Si le niveau d’humidité est correct, alors le problème est lié à la mauvaise gestion de l’évacuation de la vapeur d’eau produit par les usagés. Ce problème se solutionnera par la mise en place d’une ventilation plus performante dans l’habitat.

  • Si le niveau d’humidité est élevé sans usage, alors il est lié à des infiltrations d’eau. Elles peuvent provenir de la toiture, ou bien souvent par le plancher / mur de soutènement qui ne serait pas correctement drainé. Il faudra alors envisager un drainage des parties du bâtiment touchées ainsi qu’une réfection du toit s’il est mis en cause. Ces travaux sont les plus couteux lors de problèmes d’humidité. Il est donc nécessaire de correctement diagnostiquer les problèmes de l’habitat avant d’intervenir.

La diminution de l’humidité devrait faire disparaitre les moisissures, ainsi que les problèmes de condensation, si ceux-ci persistent, il faudra se référer à la première situation.


Ces situations sont dangereuses pour le bâtiment et d’autant plus pour les habitants. L’air est humide, désagréable et peut engendrer des pathologies respiratoires.

La procédure de test ici n'est évidement pas une méthode fiable d'expertise hygrométrique mais elle permet de mettre en place une méthodologie de test du bâtiment sans outils spécifique en étudiant les variables d'entrée et la "réponse" du bâtiment.



De façon générale, les problèmes d’humidité sont bien souvent liés à un problème d’isolation et de ventilation. Les problèmes d’infiltrations sont plus évidents à repérer grâce aux traces de fuite visibles sur les murs, infiltrations ou détériorations visibles, etc.

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